2021
Cairn
Étienne Helmer, « Philosophie et géographie : lieu de la pensée et pensée du lieu en Grèce ancienne », Dialogues d'histoire ancienne, ID : 10670/1.adwesm
Le souci d’affirmer l’autonomie de la philosophie à l’égard de tout ce qui pourrait diminuer son quotient d’universalité en portant la marque d’un territoire déterminé, explique que la plupart des philosophes se soient rarement penchés sur ce que leur pensée doit à une géographie particulière, physique et urbaine, et sur la façon dont leur réflexion façonne aussi des espaces et des lieux pour se déployer. Il y a toutefois des exceptions, en particulier chez les philosophes grecs classiques, dont la pensée est relativement étrangère à l’idée d’universel éthique et politique au sens moderne. Les deux exemples que nous présenterons – Platon et Diogène le cynique – montrent comment certains philosophes anciens inscrivent leur idée du vrai et du bien dans une géographie physique et urbaine singulière, sous la forme d’un ailleurs prenant toutefois la figure paradoxale d’un ici, proche de leur lieu empirique.