Révolution française et Utopie

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2017

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Longtemps, les concepts d’Utopie et de Révolution ont été pensés contradictoires, l’imaginaire de la Cité idéale semblant incompatible avec l’expérimentation en temps réel de réformes générant des tensions politiques et sociales. Cet essai propose d’autres lectures, à partir d’un large corpus d’œuvres littéraires et de projets de réformes visant à transformer la société, avant et pendant la décennie révolutionnaire. Quelques utopies sociales, fondées sur le droit naturel, et architecturales, précèdent la Révolution française, dans la seconde moitié du siècle des Lumières. La Révolution provoque un éclatement des genres utopiques, entre la tradition intemporelle, les jugements – positifs ou négatifs – de l’œuvre révolutionnaire, et les volontés de transformation radicale des rapports sociaux. L’avènement de la République s’accompagne de réformes voulues égalitaires sur les plans de l’éducation, de la famille, des relations sociales. Pendant la période montagnarde, l’utopie se joue sur les bancs de l’école, dans les scènes des théâtres, dans les fêtes, dans le calendrier républicain. Face à une culture libérale dominante, la Conjuration des Égaux et le babouvisme entendent dépasser les « romans utopiques » de Mably et Morelly, tirer les leçons de la réaction thermidorienne, pour proposer une cité idéale, communautaire, abolissant la propriété privée, nécessitant la prise de pouvoir par une avant-garde organisée. Si la Révolution a pu enterrer des utopies et générer des contre-utopies, elle a pensé et appliqué des réformes sociales relevant de l’Utopie et préparé, au-delà de ses échecs, les utopies de la génération qui lui succède : Saint-Simoniens, Blanquistes, Fouriéristes, Icariens.

The French Revolution and UtopiaFor a longtime, the concepts of Utopia and Revolution were considered contradictory : the image of an ideal city seemed incompatible with the testing of reforms that provoked social and political tensions in actual time. This article suggests other interpretations founded on a large collection of literary works, as well as on reform projects aiming to transform society before and during the Revolutionary decade. Some social utopias, based on natural law, and architectural utopias preceded the French Revolution in the second half of the century of the Enlightenment. The Revolution caused an explosion of the utopian genre including the timeless tradition ; the positive or negative appraisals of Revolutionary work ; and the desire for a radical transformation of social relations. The advent of the Republic saw the introduction of much desired egalitarian reforms in matters of education, family, social relations. During the Montagnard period, utopia manifested itself as a concept in schools, theater, festivals, and the Republican calendar. Against a dominant liberal culture, the Conspiracy of Equals and Babouvism aspired to surpass the utopian novels of Mably and Morelly, taking some lessons from the Thermidorian Reaction, to envisage an ideal city, a community, abolishing private property, and necessitating the seizure of power by an advanced avant-garde. If the Revolution could do away with some utopias and generate counter-utopias, it conceived and applied social reforms suggestive of a utopia, and preparing beyond these failures the utopias of the following generation : Saint-Simoniens, Blanquistes, Fouriéristes, Icariens.

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