2013
Cairn
Leila Messaoudi, « Les technolectes savants et ordinaires dans le jeu des langues au Maroc », Langage et société, ID : 10670/1.agfdiy
La question traitée dans cet article est celle des technolectes en milieu plurilingue, en prenant comme exemple celui du Maroc. L’article commence par une définition de ce que nous entendons par « technolecte ». Puis retenant un ensemble de paramètres (comme le nombre de langues mobilisées, les domaines, etc.), nous présenterons un essai de typologie, en étendant la réflexion aux types de producteurs des technolectes et aux lieux de production, tout en prenant en compte le paysage linguistique et les langues qui y sont présentes. Suite à cette typologie, nous distinguerons les technolectes « savants » de ceux « ordinaires ». Ceux « savants » sont à caractère monolingue, usant le plus souvent exclusivement de la langue française pour les domaines des sciences et techniques et quelques branches du droit et de l’économie ; ou bien employant l’arabe standard, dans les domaines des sciences humaines et sociales. Ceux « ordinaires » ont recours à l’arabe marocain et au mélange linguistique comme le francarabe. Ces derniers revêtent un caractère populaire et caractérisent des métiers exercés dans certains domaines comme la mécanique automobile (apprentis mécaniciens souvent analphabètes), la santé (infirmiers et patients), l’agriculture (paysans et adjoints techniques). Une interrogation sur les langues en usage dans les technolectes et sur le bilinguisme scolaire (arabe – français), adopté institutionnellement dans le système éducatif marocain, bouclera le travail.