2017
Cairn
Varoujean Poghosyan, « Sur la polémique entre Albert Mathiez et les historiens soviétiques », Annales historiques de la Révolution française, ID : 10670/1.aiu6ha
Après la révolution de 1917, Albert Mathiez a établi des relations amicales et constantes avec ses collègues soviétiques dont il était désireux de présenter les travaux scientifiques dans la revue Annales historiques de la Révolution française. Ses collègues soviétiques marxistes estimaient beaucoup ce grand historien qui s’intéressait aussi à l’histoire sociale de la Révolution française ; beaucoup de ses travaux furent publiés en URSS en traduction russe. Or au début des années trente leurs relations amicales furent rompues : la cause essentielle fut la participation de Mathiez à la campagne des historiens français qui défendaient Eugène Tarlé, arrêté en 1930 comme contre révolutionnaire. Une partie des participants soviétiques de cette polémique fut un peu plus tard soit fusillée, soit exilée au Goulag. Encore plus tard, dans les années cinquante – quatre-vingt, les historiens soviétiques gardèrent le silence sur cette polémique. Après l’éclatement de l’URSS, les historiens russes ont critiqué leurs prédécesseurs, dont l’un d’eux avait raison d’avoir caractérisé leur action contre Mathiez de « croisade ».