2013
Cairn
Pierre Alphandéry et al., « Les données sur la nature entre rationalisation et passion », Revue du MAUSS, ID : 10670/1.aj23kp
La nature est aujourd’hui inséparable d’équipements qui l’auscultent, la découpent en composantes, la quantifient, la qualifient, la mettent en réseau. Au nom de la défense du vivant, se déploient des instruments et des dispositifs utilisant une grande masse d’informations issues de la multiplication des banques de données portant sur la nature. Cette dynamique marque profondément le fonctionnement des associations naturalistes, principales structures productrices des données en France. Mais quels que soient les efforts de rationalisation entrepris depuis plusieurs décennies, la production des données reste fortement marquée par les valeurs et le rapport à la nature de ceux qui en assurent la collecte. Nous montrons que cette production de données relève de deux registres de rapports à la nature : le premier se présente de manière objectiviste, privilégiant les considérations scientifiques et gestionnaires, et le second, plus subjectiviste, est fondé sur la proximité, la familiarité, les savoirs non scientifiques, etc. Ceci fait des données naturalistes un objet complexe en tension.