La méritocratie : seule en cause?

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19 janvier 2017

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Résumé 0

Les travaux de Marie Duru-Bellat ont porté de longue date sur les transformations de l’école et les mécanismes de production des inégalités sociales face et par l’école. Que ce soit avec des travaux analytiques et empiriques – comme par exemple Les Inégalités sociales à l’école. Genèse et mythes (Duru-Bellat, 2002) ou en 2010 avec François Dubet et Antoine Véretout, Les Sociétés et leur école. Emprise du diplôme et cohésion sociale, ou encore dans des essais plus politiques – L’Hypocrisie scolaire avec François Dubet (Dubet & Duru-Bellat, 2000) ou l’inflation des diplômes (Duru-Bellat, 2006) – le travail de Marie Duru-Bellat s’inscrit ainsi dans un des programmes majeurs de la sociologie de l’éducation. Le Mérite contre la justice emprunte également cette voie, mais son propos principal paraît ressortir a priori de la critique politique et idéologique. Dans un contexte français qui met de l’avant la responsabilité individuelle, le sens du travail et de l’effort dans les politiques sociales notamment, sa visée principale est de relativiser ce discours du mérite et de montrer, dans le domaine scolaire comme dans le domaine professionnel, qu’un principe de justice méritocratique est non seulement loin d’être réalisé pratiquement mais qu’il est, sur le plan de la philosophie et de la pratique politique, clairement insuffisant, voire conservateur. Une société « méritocratique » est en effet une société qui tolère l’inégalité des « places » (du point de vue de leurs rémunérations matérielles ou symboliques), dans la mesure où cette stratification serait seulement le résultat des inégalités de « talents » de départ ou des efforts et du travail consentis pour les acquérir ou les occuper. L’école, dans la mesure où elle conditionne l’accès à ces places, se doit en particulier de promouvoir l’égalité des chances. Au travers de l’égalité d’accès, mais plus récemment via des dispositifs de discrimination positive, il s’agit de viser à ce que la réussite et l’orientation scolaire puissent se baser sur un « vrai mérite » indépendant des atouts sociaux inégaux dont bénéficient les familles. Je reprendrai d’abord brièvement le fil rouge de l’argumentation du livre, ensuite ses conclusions politiques-clés en ce qui concerne la politique scolaire, avant de les discuter.

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