5 novembre 2019
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Heloïse Kiriakou, « Brazzaville : laboratoire de la révolution congolaise (1963-1968) », Theses.fr, ID : 10670/1.akyc16
En 1963, c’est-à-dire seulement 3 ans après son indépendance, le Congo-Brazzaville connaît un mouvement populaire d’une ampleur inédite qui contraint le président de l’époque, Fulbert Youlou, à démissionner. Si les leaders des principales organisations syndicales jouent un rôle décisif dans la chute du régime, ils comptent, avant tout, sur l’expérience de l’ancien président de l’Assemblée, Alphonse Massamba-Débat, pour gérer la transition politique. Mais c’est sans compter sur l’activisme des Brazzavillois : forts de leur victoire en août 1963, ils continuent à occuper l’espace politique laissé vacant depuis l’insurrection. Au niveau local, les organisations de jeunesse, notamment, établissent des comités dans chaque quartier pour assurer la liaison entre les autorités et la population, et l’affirmation de ces acteurs de la société civile bouleverse l’échiquier politique et les équilibres qui prévalaient depuis la colonisation. Profitant d’un rapport de force favorable, ils obligent les autorités au pouvoir à négocier avec eux l’orientation de la transition et, un an seulement après l’insurrection, leur imposent la mise en place d’un parti unique et l’adoption du « socialisme scientifique » comme doctrine officielle. Pour comprendre l’influence des organisations de jeunesse sur la vie politique congolaise entre 1963 et 1968, cette étude se propose de faire une histoire « par le bas » de la révolution et d’analyser les expérimentations politiques et sociales, mises en œuvre au sein de la société civile dans les quartiers de Brazzaville, qui ont eu une incidence sur le processus révolutionnaire et de décolonisation au Congo.