2021
Cairn
Claire-Anne Baudin, « Incarnation et grâce », Recherches de Science Religieuse, ID : 10670/1.aw7v7l
Par la façon dont il unit l’anthropologie à la christologie, Karl Rahner invite à considérer l’ensemble de la création et du salut dans un même mouvement. Il s’agit toujours, dans sa théologie, de cette « violence inouïe de l’amour de Dieu » qui s’offre à l’histoire, et de la libre volonté de l’homme qui, par grâce, souvent, s’y allie. Par union entre l’amour qu’est Dieu et la libre détermination de soi qu’est l’homme se construit tout ce qui vit véritablement et tout ce qui demeure – le Christ lui-même. C’est là l’unique réalité qui vaille : l’incarnation de la grâce, qui forme l’histoire, selon le mouvement de l’Union hypostatique et la personne historique de Jésus-Christ. Le rapport de la grâce à l’incarnation dessine un centre interprétatif de la théologie de Karl Rahner et en permet une approche cohérente. La constance de ce fondement apparaît dans tous les textes du corpus. Rahner lui-même cerne et rappelle régulièrement l’audace de cette approche, dont la théologie contemporaine n’a pas fini de tirer profit.