Vers une approche métapsychologique du processus d’effacement psychique

Résumé Fr En

Cet article propose d’interroger une modalité spécifique du travail analytique autour de cliniques confrontant à des zones de retraits de la subjectivité ; il s’agira d’envisager ces formes de retrait psychique, relevant d’expériences archaïques traumatiques non symbolisées, non pas comme un simple état d’effacement psychique mais comme le noyau d’un processus d’effacement psychique, appartenant à une formation du moi.La clinique mettra en évidence l’hypothèse que l’effacement psychique ne serait plus simple témoin d’une dissociation, ni seulement l’expression d’un clivage, mais qu’il serait organisé selon les exigences d’un processus appartenant à l’organisation du moi du sujet, processus charnière qui tenterait d’articuler et d’intégrer les expériences traumatiques au moi du sujet. Le premier temps du traumatisme engendrerait une dissolution du moi dans des expériences désubjectivantes, perte le second temps de survie psychique s’organiserait en un double retournement, retournement contre soi et retournement en son contraire, avec un processus d’auto-effacement du sujet. Le troisième temps prend corps dans un « effacement partagé » dans le transfert et ouvre à la relation d’objet.Cette perspective vise à déployer les linéaments d’une métapsychologie de l’effacement, selon laquelle l’effacement psychique serait un lieu non-lieu qui permettrait d’envisager « le non encore advenu » (Winnicott) et le rassemblement du sujet.

This paper aims to study a specific method of analytic work around clinical practices that confront areas of withdrawal of subjectivity. These forms of psychological withdrawal – resulting from unsymbolized traumatic archaic experiences – will be analyzed not as a mere state of psychological elimination but as the core of a process of psychological elimination belonging to a development of the ego.Clinical practice will highlight the hypothesis that psychological elimination would no longer be a mere witness to dissociation, nor only the expression of a splitting, but it would be organized according to the requirements of a process belonging to the organization of the subject’s ego. This transitional process would attempt to integrate traumatic experiences into the subject’s ego. The first step of trauma would generate a dissolution of the ego in experiences of the withdrawal of subjectivity. The second step of psychological survival would be organized in a double reversal – reversal against oneself and reversal into its opposite – with a process of self-elimination of the subject. The third step would take shape in a “shared elimination” within transference and would lead to the object-relationship.This perspective aims to deploy the lineaments of a metapsychology of elimination, according to which psychological elimination would be a place no-place which would make it possible to consider “the not-yet-achieved” (Winnicott) and to bring the subject together.

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