2024
Cairn
Emmanuelle Vial et al., « « Docteurs Juniors » en néphrologie en France : premiers retours d’expérience », Néphrologie & Thérapeutique, ID : 10670/1.ayy5xq
Les études médicales en France ont fait l’objet, au cours de ces dernières années, de plusieurs réformes profondes. En 2017, la réforme du troisième cycle des études médicales a été mise en application. Celle-ci concernait notamment la néphrologie. Avec cette réforme, un nouveau statut de « Docteur Junior » (Dr Junior) a vu le jour. Celui-ci a comme objectif majeur d’assurer la transition entre le statut d’interne et le statut de médecin senior. À travers un questionnaire réalisé par le Syndicat national des internes de néphrologie (SNIN), nous avons décidé de réaliser le bilan de ce nouveau statut dans notre spécialité. Les répondants ont été contactés via les référents de ville. Nous avons obtenu 53 questionnaires remplis par des Drs Juniors en néphrologie, d’une médiane d’âge de 29 ans, répartis sur l’ensemble du territoire français. Les choix d’affectation étaient satisfaisants dans 93 % des cas. L’activité de ces Drs Juniors était surtout orientée vers la néphrologie clinique, ou était mixte, avec la possibilité d’avoir ses propres consultations pour quasi tous les internes. Les Drs Juniors ont une activité de garde ou d’astreinte principalement centrée sur leur service d’origine, seul un tiers effectuait des remplacements. Leur volume horaire hebdomadaire était conséquent (majoritairement entre 45 et 65 h/semaine) avec un dépassement du cadre légal pour un nombre non négligeable. La supervision était globalement jugée satisfaisante. Très peu de Drs Juniors avaient du temps bien sanctuarisé pour la recherche ou la formation, néanmoins certains donnaient des cours et profitaient de formation principalement via les congrès. La progression sur la réalisation de biopsie rénale était conséquente contrairement à la pose de cathéters centraux ou à la gestion de la dialyse péritonéale où la progression était jugée faible.