Monde, victime consentante de la Chine. Ambiguïté et duplicité de l’Europe carbonée

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L’offensive lancée la Chine pour la sortie de crise d’après Covid s’est inscrite dans un très long processus d’intelligence économique et géopolitique. La révolution numérique, plus qu’une simple transition, procède d’une remise en cause de l’ordre mondial. Le barycentre qui était au XXe siècle Nord-Atlantique a muté en barycentre Nord-Pacifique. Dans ce contexte, le concept de neutralité carbone, tel qu’exposé à l’Accord de Paris 2015, concède une responsabilité et des capacités différentes entre les nations, laissant à la Chine plus de temps et davantage de souplesse pour répondre à cette aspiration commune de décarbonation. Il n’est jamais question des dangers encourus par l’exploitation – et l’extraction de métaux et minéraux nécessaires aux technologies numériques – dont l’empreinte carbone se révèle pourtant autrement plus néfaste et dangereuse en termes environnementaux et climatiques.

China’s post-Covid crisis exit offensive is part of a long-term economic intelligence process and a long-planned geopolitical exercise. The digital revolution, rather than a mere transition, is fundamentally questioning the world order. The’world barycentre’, which was North-Atlantic in the 20th century, has shifted towards the North Pacific. In this context, the concept of carbon neutrality, as put forward in the 2015 Paris Agreement, concedes differentiated capacities and responsibility among nations, thus offering China greater flexibility and time to address these common carbon intensity reduction challenges. This never includes specific reference to the environmental hazards associated with the exploitation – and the extraction of metals and minerals linked to digital technologies – whose carbon footprint turns out to be actually far more harmful and dangerous in environmental and climatic terms.