2017
Cairn
Jocelyne Porcher et al., « La louve et la chienne patou : la liberté et le travail », Écologie & politique, ID : 10670/1.b46a16
Lorsque dans la fable « Le Loup et le Chien », La Fontaine tient la liberté pour l’apanage du loup et réduit la condition du chien aux stigmates de son collier, il oppose la liberté de l’individu dans la nature à l’esclavage nourricier de la domestication. À partir de l’exemple de la vie d’une louve et d’une chienne patou, nous interrogeons le rapport à la liberté de ces deux espèces. Car la chienne patou a accès à une liberté particulière, celle que lui offre le travail. Ou plutôt que pourrait lui offrir le travail si les conditions de la reconnaissance existaient. En effet, contrairement au chien de conduite qui est formé et reconnu au travail, les rapports de la chienne patou aux brebis sont essentialisés et occultent la question du travail. La chienne est supposée n’agir qu’en réponse à son instinct de protection potentialisé par sa proximité avec les brebis dès son jeune âge. Cette occultation du travail et le manque de reconnaissance du travail qu’elle accomplit dissolvent l’agentivité dont fait preuve la chienne au travail, mais peuvent aussi conduire à la démotiver.