Chapitre 1. Lait, sang, larmes en offrande : la manipulation des fluides corporels féminins comme support d’une élaboration éthique pour la biosphère

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2020

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Marine Legrand et al., « Chapitre 1. Lait, sang, larmes en offrande : la manipulation des fluides corporels féminins comme support d’une élaboration éthique pour la biosphère », Journal international de bioéthique et d'éthique des sciences, ID : 10670/1.b8k2ij


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L’empreinte toujours croissante des activités humaines sur les milieux de vie conduit des acteurs de tout ordre à chercher à développer de nouvelles éthiques environnementales, qui passent tant par l’élaboration théorique que par l’expérimentation. Celles-ci diffèrent dans leurs fondements comme dans leurs conséquences pratiques, en ce qu’elles mettent l’accent sur la vie de chaque être, les écosystèmes, les processus évolutifs, ou bien encore l’intérêt bien compris de notre propre espèce. Choisissant d’entremêler expérimentation et théorisation au travers d’une exploration hybride entre art contemporain et anthropologie, nous avons mené une série de performances impliquant nos propres fluides corporels féminins ou considérés comme tels – lait maternel, sang menstruel, larmes du deuil – dont nous avons fait des offrandes à différents milieux. Ces gestes, conçus comme des rituels, participent d’une mise en discussion, avec différents publics, du dialogue entre existences humaines et cycles biogéochimiques. Celle-ci poursuit, tout en les dépassant, les analogies anciennes entre fertilité féminine et terrestre. Nous constatons qu’une piste s’ouvre ainsi, s’appuyant sur une pensée renouvelée de la physiologie, vers une approche éthique particulière tournée vers la biosphère : elle puise dans les continuités matérielles et symboliques entre les existences humaines et le reste du monde vivant, partant de ce qu’il y a de plus intime en chacune et chacun de nous.

The ever-growing ecological imprint of human activities has lead numerous and diverse actors to develop new environmental ethical approaches, both based on experimentation and theoretical elaboration. These approaches hold multiple philosophical roots and practical consequences: some insist on the life and value of each being, ecosystems or evolutional processes, other insist on the instrumental value of nature. As for us, we have chosen to bring together experimentation and theorization, in order to lead a hybrid exploration between contemporary art and anthropology. Since 2015, we have conducted a series of performances, stemming from our own body fluids, considered as feminine (breastmilk, menstrual blood, tears of grief), and used as offerings for different living environments (« milieux de vie »). These gestures, conceived as rituals, led to debate with different publics about the relation between human existence and biogeochimical cycles. This reflection is grounded in the analogies between terrestrial and female fertility, but it goes one step further. We propose that a new pathway could be opened, based on a renewal of physiological concepts in relation with the development of an ethical position for the protection of the biosphere. It is rooted in the intimacy of each of us, and the material and symbolic continuities between human existence and the rest of the living word.

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