Le sens de la nature. Comment la nature est devenue surnaturelle

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2018

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Raphaël Liogier, « Le sens de la nature. Comment la nature est devenue surnaturelle », Études théologiques et religieuses, ID : 10670/1.b9rvbh


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Selon Raphaël Liogier, la nature n’a pas toujours été l’objet de préoccupation et de soin, d’abord parce qu’elle n’était pas fragile. C’était l’homme qui était fragile face à elle. Le renversement du sens de la menace s’est effectué à travers la globalisation comprise comme la réalisation concrète de l’extension terrestre du pouvoir d’action humain, et la réalisation mentale que l’environnement est limité, qu’il est fini, et qu’il peut donc finir, et finir du fait de l’action humaine. La nature et ses manifestations vont alors devenir l’expression de la Vertu, du Bien à préserver face à la souillure des hommes, voire face à l’homme lui-même considéré, à l’extrême, comme une souillure. Mais même si une telle mythologie de la nature est réellement vertueuse, et aujourd’hui nécessaire, elle peut devenir contreproductive si elle se ferme à toute critique. La mise en scène du naturel – faisant de la nature une vérité transcendante, une surnature – peut être industriellement coûteuse et écologiquement néfaste. Rendre un produit alimentaire plus naturel engage souvent à davantage d’industrie et, par conséquent, à davantage de pollution. L’auteur appelle à garder à l’esprit que l’artificiel n’est pas en soi négatif, il est même ce qui a permis à l’homme de survivre et ce qui peut lui permettre maintenant de prendre soin efficacement de son environnement.

Nature has not always been the object of preoccupation and care, mainly because it was not fragile. Mankind was fragile. The turnabout has been caused by globalisation, which is the substantialization of man’s greater power of action, the realization that the environment is limited, finite, and can thus be finished, finished by the works of man. Nature and its manifestations will then become the expression of Virtue, of the Good to be protected from man’s defiling, even from man himself. But if such a mythology of nature is really virtuous, and necessary today, it can become counterproductive if closed to criticism. The staging of the natural – making nature into the supernatural – may be industrially costly and ecologically harmful. Making food more natural often requires more industry, hence more pollution. The author reminds us that all that is artificial is not necessarily bad, it enabled man to survive, and may enable man now to take effective care of the environment.

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