2014
Cairn
Annie Crépin, « L’armée de 1789 à 1798 : de la régénération à la réforme, de la révolution à la recréation », Inflexions, ID : 10670/1.bcvjk3
En 1789, les Français souhaitent que l’armée royale soit transformée selon les principes des Lumières, mais refusent l’éventualité du service militaire du citoyen. La Constituante repousse donc la conscription en décembre 1789. Dans un contexte de chute importante des effectifs puis de guerre avec les monarchies européennes, les assemblées trouvent dans les volontaires issus de la Garde nationale une force d’appoint qu’elles n’envisagent cependant pas de substituer à l’armée de métier. Mais le destin de la Révolution se joue au cours du tragique été 1793 et, le 23 août, la Convention décrète la levée en masse, première forme de service obligatoire. C’est une mesure d’exception qui ne prévoit aucun mécanisme de renouvellement des classes et, comme la guerre dure, les armées du Directoire connaissent à leur tour une chute des effectifs. C’est pourquoi, en 1798, la loi Jourdan institutionnalise les expérimentations de la Révolution et proclame l’universalité de la conscription, mais pas encore celle du service personnel du citoyen.