Les canards criminels et les limites de la violence dans la France de la première modernité

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2011

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Sara Beam, « Les canards criminels et les limites de la violence dans la France de la première modernité », Histoire, économie & société, ID : 10670/1.bg1d3e


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Les canards criminels demeurent une source historique relativement négligée bien qu’ils fournissent des informations importantes sur l’évolution des attitudes envers le crime et la violence masculine dans la France de l’époque moderne. Cet article compare ces pamphlets avec les récits de pardons et les mémoires judiciaires, en les abordant à partir de leur utilisation du mot « assassinat ». A la différence de ces derniers genres, les canards condamnaient le criminel et resituaient ses actes dans un contexte de pénitence chrétienne qui est généralement minoré dans les sources que les historiens utilisent habituellement pour comprendre la violence à cette période. Les canards définissent l’assassinat dans un sens bien plus large que le législation de l’époque moderne, et, ce faisant, ils dénonçaient les homicides et les attaques comme des crimes impardonnables. Alors que les récits de pardon tendaient à banaliser la violence masculine, surtout dans les élites, les canards étaient des anti-récits de pardon, qui les jugeaient violemment, et qui insistaient sur le fait que tous les crimes prémédités devaient être pleinement punis par la loi.

Les canards criminels are a relatively neglected historical source, that provide important information about changing attitudes to crime and to male violence in early modern France. This study compares these pamphlets with récits de pardon and mémoires judiciaires , with a particular focus on the use of the term « assassination ». Unlike the latter genres, the canards condemn the accused criminal and situate their acts in a Christian penitential context that is normally underplayed in sources relied upon by historians to understand violence in this period. The canards define assassination far more broadly than early modern legislation and, in doing so, censure homicide and assault as unpardonable crimes. Whereas récits de pardon normalize elite male violence, the canards are anti-pardon tales that judge it harshly and insist that any premeditated homicide warrants full punishment under the law.

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