Quelques propositions sur les vertus et limites de la parole dans la pratique de la médiation

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2020

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Mauricio Garcia Peñafiel et al., « Quelques propositions sur les vertus et limites de la parole dans la pratique de la médiation », Revue interdisciplinaire d'études juridiques, ID : 10670/1.bihgqc


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La médiation se veut un processus démocratique qui permettrait à chaque partie de participer à la construction d’une issue – si pas d’une solution – pour sortir d’un litige. Son principal outil pour ce faire est la parole. Mais cette prise de parole n’est pas sans mobiliser de nombreux enjeux. Nous explorerons dans cet article quatre limites de la parole que l’on peut rencontrer dans le cadre de la médiation. Tout d’abord, la parole est intimement liée au désir et aux passions humaines, ce qui ne permet pas toujours de la considérer comme le résultat d’un processus raisonné qui ne cherche à communiquer que ce qu’elle énonce stricto sensu. Parler instaure des places entre les interlocuteurs, parfois de manière inconsciente. De là se dégagent des questions quant à la neutralité et l’impartialité du médiateur notamment. Nous poserons ensuite la question de savoir en quoi les valeurs de la médiation peuvent venir contaminer quelque chose du processus de médiation et de la position même du médiateur comme tiers, l’invitant à un processus autoréflexif. La prétention de compréhension empathique ou de rétablissement de la communication, sera également interrogée. Nous suggérons que le malentendu, les méprises entre les parties ne sont pas nécessairement un échec. Parfois la coexistence nécessite une part d’ombre, et le malentendu alors est une réussite. Enfin, nous explorerons les limites liées au désir de reconnaissance. Si parler permet aux humains de se donner une certaine reconnaissance réciproque, ce même désir est source de conflit et parfois érige des obstacles au processus de médiation.

Mediation is a democratic process that would allow each party to participate in the construction of an outcome – if not a solution – to resolve a dispute. Its main tool for doing so is speech. But speaking can also lead to many challenges. We will explore in this article four limits to speech that can arise in the context of mediation. First, since speech is intimately linked to human desire and passions, it is not always considered as stemming from a reasoned process that seeks to communicate only what it states stricto senso. Talking creates places between the interlocutors, sometimes unconsciously. This then raises questions as to the neutrality and impartiality, particularly regarding the mediator. Furthermore, we consider how the values of mediation might contaminate an element of the mediation process and even the mediator’s own position as a third party, thus triggering a self-reflexive process. The claim of empathetic understanding or reestablishing communication will also be questioned. We suggest that misunderstandings between the parties are not necessarily a failure. Sometimes coexistence requires some shade, and the misunderstanding can become a success. Finally we explore the limits linked to the desire for recognition. If speaking allows humans to give themselves a certain mutual recognition, this same desire is a source of conflict and sometimes erects obstacles to the mediation process.

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