2020
Cairn
Cristina Terrile, « À l’aune de la morale : les revues italiennes des années vingt et trente », La Revue des revues, ID : 10670/1.bnqfpv
La revue Solaria (Florence, 1926-1936), ouverte aux nouveautés européennes et perçue comme en rupture par rapport au passé, apparaît tributaire de la tradition humaniste et moraliste de la critique italienne. L’idée d’une liaison entre destructuration de la forme et dislocation du personnage associée à la mise en pièces de la notion de personnalité demeure étrangère aux préoccupations de la plupart des « Solariani », alors que le jugement moral, l’attention à l’homme, au contenu, reviennent en force. L’approche européenne de Solaria porte les derniers fruits de la réaction à l’essentialisme inspiré par Benedetto Croce et ancre pour longtemps dans la critique italienne une méfiance à l’égard des technicismes et psychologismes romanesques ressentis comme menaçants pour un art qui, dans l’esprit des « Solariani », devait « repart[ir] du cœur humain ».