Toy stories : poupées, culture matérielle et imaginaire de classe dans la France du XIXe siècle

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2020

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Sarah Maza, « Toy stories : poupées, culture matérielle et imaginaire de classe dans la France du XIXe siècle », Revue historique, ID : 10670/1.bodieo


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Dans les familles de classe moyenne et supérieure en France au xixe siècle la poupée est un objet important aux niveaux matériel, culturel, et psychique, comme en témoigne la place qu’elle tient dans les souvenirs de femmes et la prolifération frappante de fictions centrées sur cet objet. Les décennies du milieu et de la fin du siècle voient aussi des révolutions importantes en France dans l’aspect et la production des poupées qui sont fortement différenciées selon les classes sociales. En nous inspirant des travaux de Robin Bernstein sur la culture matérielle de l’enfance, nous avançons l’argument que la poupée a joué un rôle central dans l’apprentissage des cultures et des conduites de classe pour les petites filles chez les élites françaises au cours du siècle. Un éventail d’autobiographies de femmes anonymes, peu connues, ou célèbres comme George Sand témoignent de l’importance de ce jouet dans la vie psychique des petites filles. L’abondant corpus de fictions centrées sur les poupées révèle, d’une part, leur fonction taxonomique : les différences entre elles permettent de repérer les distinctions de classe et d’en faire jouer les dynamiques. D’autre part, la poupée joue un rôle disciplinaire, invitant à des jeux de scène qui inculquent les valeurs de classe. L’article propose donc une approche dynamique de la culture matérielle et des différences sociales faisant une large part aux notions de script et de performance.

In middle and upper-class families in nineteenth-century France, dolls were important objects materially, culturally, and psychically, as suggested by their ubiquity in women’s memoirs as well as the proliferation of fictions devoted to them. The middle and later decades of the century saw important changes in the design and production of these highly class-differentiated objects. This article draws upon Robin Bernstein’s methodological approach to the culture of childhood and race in the American context to argue that dolls played a significant part in the learning and transmission of class cultures for middle and upper-class children in nineteenth-century France. A first section traces the important psychic weight of dolls for nineteenth-century French girls via the autobiographies of women ranging from the obscure to the famous. The second part centers on the strikingly abundant corpus of fictions of the period centered on dolls to argue first for their taxonomic importance : differences between dolls gave girls both a map of social distinctions and scripts for playing upon them. Dolls were also disciplinary inasmuch as they invited and reinforced class-specific values and behaviors. Methodologically the article proposes, following Bernstein, a dynamic approach to material culture revolving around concepts of script and performance.

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