« Taisez-vous, vieille folle ! » L'auto-contrôle des émotions en maison de retraite

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L'entrée en maison de retraite, le passage d'un chez soi intime à un univers collectif de fin de vie signe le plus souvent une forme de « déchéance », en tout cas de rupture, dans la trajectoire biographique. Les enjeux sociaux et émotionnels traversent à la fois la vie « hors de chez soi » des vieilles personnes, et la vie des professionnelles dans un univers de travail qui présente les caractéristiques, en partie du moins, de l'univers domestique et des régions dévalorisées de l'univers hospitalier. Les représentations négatives de la vieillesse, qui reposent notamment sur un processus d'homogénéisation par le bas et d'effacement des différences, marquent à la fois les attitudes des personnes âgées elles-mêmes, qui se les approprient ou cherchent à s'en distinguer, mais aussi les attitudes des professionnelles, dont le travail auprès des vieux peut contaminer la valeur sociale.

When a person enters a retirement home, the transition from one’s personal intimate space at home to a community in their twilight years usually signals a “decline”, or certainly marks a cut-off point in one’s lifespan. Social and emotional factors can have an effect both on the elderly person’s life “away from home” and on the life of the professional carers in a world of work that has some of the features of the home environment and some of the less appreciated areas of the hospital. Negative representations of old age, based mainly on a process of lowest common denominators and removing individuality, affect not only the attitudes of the elderly people themselves, as they try to appropriate these representations or distance themselves from them, but also the attitudes of the professionals, as their work among old people may contaminate socialvalue.