Une analyse comparative des territorialités du vote au Maroc et en Tunisie : trajectoires politiques et électorales

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2021

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Gilles Van Hamme et al., « Une analyse comparative des territorialités du vote au Maroc et en Tunisie : trajectoires politiques et électorales », Maghreb - Machrek, ID : 10670/1.bwuklv


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Dans certains pays du Nord de l’Afrique, les révolutions de 2011 ont donné un sens politique différent aux élections, puisque, comme cela a été le cas en Tunisie ou, pour un temps, en Égypte, elles décident directement de l’accès au pouvoir politique. Dès lors, les ressorts du vote au niveau collectif et individuel en ont été bouleversés, donnant plus de pertinence aux analyses électorales visant à comprendre les influences multiples et complexes qui orientent les choix des électeurs. S’inscrivant dans ce nouvel élan, nous avons mené des analyses conjointes sur les processus électoraux au Maroc, en Tunisie et en Égypte, à partir de 2011. Dans cet article, l’accent est mis sur la comparaison des territorialités du vote au Maroc et en Tunisie, qui sont les deux seuls pays à avoir connu une série d’élections concurrentielles ouvertes après 2013. On mettra en particulier en évidence certaines récurrences des territorialités du vote, notamment l’opposition entre l’urbain et le rural mais aussi entre le Nord et le Sud. On soulignera pourtant que ces récurrences reposent sur des ressorts très différents, contraints par des cadres et des contextes politiques nationaux voire régionaux, notamment du fait d’une rupture en 2011 nettement moins marquée au Maroc qu’en Tunisie. On montrera également que, dans les deux pays, le clivage religieux versus séculier est au cœur des recompositions du champ partisan et que la primauté de la mouvance islamiste est liée à la fois à la faible participation et à la difficulté des forces dites modernistes à s’organiser pour les élections de manière durable.

In some North African countries, the 2011 revolutions have given a different political meaning to elections, since, as was the case in Tunisia or, for a time, in Egypt, they directly determine access to political power. As a result, the collective and individual motives of the voting have been disrupted, making electoral analyses aimed at understanding the multiple and complex influences that shape voters’ choices more relevant. As part of this new momentum, we conducted joint analyses of electoral processes in Morocco, Tunisia and Egypt, starting in 2011. In this article, the focus is on comparing the territorial dimensions of the vote in Morocco and Tunisia, which are the only two countries to have experienced a series of open competitive elections after 2013. In particular, we will highlight a number of recurrences of the territorialities of the vote, notably the opposition between urban and rural but also between North and South. However, it should be stressed that these recurrences are based on very different factors, constrained by national or even regional political frameworks and contexts, particularly because of a much less marked political rupture in 2011 in Morocco than in Tunisia. It will also be shown that the religious versus secular divide is at the heart of the reconfiguration of the partisan field and that in both countries the primacy of the Islamist movement is due both to low electoral participation and to the difficulty of the so-called modernist forces to get organised for elections in a sustainable way.

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