Analyser la suppression du mot « race » de la Constitution française avec la Critical Race Theory : un exercice de traduction ?

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2021

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Magali Bessone, « Analyser la suppression du mot « race » de la Constitution française avec la Critical Race Theory : un exercice de traduction ? », Droit et société, ID : 10670/1.byf4lq


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En juillet 2018 a été discutée à l’Assemblée nationale la suppression du mot « race » de l’article 1 de la Constitution française. Cette contribution analyse les arguments évoqués pour justifier cette suppression et teste leur cohérence. Trois arguments principaux sont identifiés : un argument « ontologique » (il faut supprimer le mot race car les races n’existent pas), un argument historique (il faut supprimer le mot race car il appartient à un système discursif obsolète), enfin un argument expressiviste (il faut supprimer le mot race car le geste ainsi accompli est un symbole puissant d’antiracisme). En définitive, ces trois arguments obéissent à ce que Charles Mills a nommé une « épistémologie de l’ignorance » que la contribution s’attachera à préciser comme version française de la « colorblindness » du droit constitutionnel américain.

In July 2018, the deletion of the word “race” from Article 1 of the French Constitution was adopted in the National Assembly. This contribution analyzes the arguments used to justify this deletion and tests their consistency. We identify three main arguments: an “ontological” argument (the word race should be deleted because races do not exist), a historical argument (the word race should be deleted because it belongs to an obsolete discursive system), and an expressive argument (the word race should be deleted because such a gesture is a powerful symbol of anti-racism). In the end, these three arguments obey what Charles Mills has called an “epistemology of ignorance” as our contribution seeks to specify a French version of the “colorblindness” found in American constitutional law.

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