Repolitisations féministes et queer du cerveau

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2 août 2020

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Isabelle Dussauge et al., « Repolitisations féministes et queer du cerveau », Revue d’anthropologie des connaissances, ID : 10.3917/rac.020.0667


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L’histoire des relations entre biologie et politique féministe est tendue et contradictoire. Cela paraît d’autant plus flagrant aujourd’hui à l’âge d’or des neurosciences qui ramènent les arguments de supériorité masculine, le caractère inéluctable des différences de genre et la prédominance de l’hétérosexualité à une affaire de cerveau. Dans cet article, nous analysons les points d’intersection propres aux sciences du cerveau et du féminisme. Ces deux champs de recherche entretiennent selon nous des rapports conflictuels mais parfois aussi productifs, y compris dans leurs rapports à l’activisme politique. Ces rapports peuvent être caractérisés en référence à trois directions de recherche principales : des « déstabilisations », des « reconstructions » et des « recontextualisations ». En guise de conclusion, nous terminons par quelques réflexions sur les conditions sociologiques de l’engagement dans une économie politique des neurosciences.

The historical relationship between biology and feminist politics is one of tensions and contradictions. Today, this is especially flagrant in the present golden age of neuroscience, when the older arguments of superiority of masculinity over femininity, the inevitability of sexual difference, and the dominance of heterosexuality, are formulated in terms of the brain. In this paper, we examine the specific entanglements of brain sciences and feminism and detect three main directions of this endeavour. “Destabilizations”, “reconstructions”, and “recontextualizations” are the conflictive but also sometimes productive ways these two very different fields of research and political activism interact with each other, we argue. We conclude this article by thinking about sociological configurations of involvements in the political economy of neuroscience.

La relación histórica entre la biología y la política feminista es una marcada por tensiones y contradicciones. Hecho que resulta especialmente notorio estos días, durante la actual Edad de Oro de la neurociencia; cuando los antiguos argumentos sobre la superioridad de la masculinidad por encima de la femineidad, sobre lo inevitable de la diferencia sexual y sobre el dominio de la heterosexualidad, se formulan en términos del cerebro. En el presente documento analizamos los puntos de cruce existentes entre las ciencias del cerebro y el feminismo, identificando tres direcciones principales en este esfuerzo. Argumentamos que las «Desestabilizaciones», «reconstrucciones» y «recontextualizaciones» son tanto las formas conflictivas como en ciertos casos productivas en las que estos dos campos tan diferentes de análisis (el de la investigación científica y el del activismo político feminista y queer) interactúan entre si. Al final, concluimos reflexionando acerca de configuraciones sociológicas de participación en los quehaceres y discursos de la neurociencia.

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