Cinq sages et un ministre...Généalogie de la loi Evin

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Dans un domaine faiblement approprié, notamment du fait de la faiblesse politique du groupe professionnel des médecins de santé publique, un groupe va parvenir à incarner, au tournant des années 1980-1990, la défense de « l’intérêt général » contre les « intérêts privés » et autres « lobbies ». Leur mobilisation aboutira à l’adoption d’une loi symbolique articulant, pour la première fois, les deux principaux « risques de santé » : le tabagisme, objet de la loi Veil, et l’alcoolisme, thème jugé bien plus périlleux encore (et ce avant même les démêlés de Mendès-France avec les « bouilleurs de cru »). « Groupe des sages » pour certains, « ayatollahs de l’hygiénisme » aux yeux d’autres, ce collectif né dans et pour l’action collective ne parviendra toutefois pas à s’instituer durablement.

Five wise men and a minister... The genealogy of the Evin lawIn a field to which few lay claim, notably due to the political weakness of professional groupings of public health physicians, at the cusp of the 1980s-1990s one group managed to embody the defence of “public interests” versus “private interests” and other lobbies. Its mobilisation led to the adoption of a symbolic law which, for the first time, would link two important health risks: that of smoking – the subject of the Veil law – and that of alcoholism, a subject deemed even more controversial (ahead even of the conflicts between Pierre Mendès-France and local distillers). The “five wise men” for some, but “public health ayatollahs” according to others, this group born in and for collective action nevertheless never managed to become a sustainable institution.