2020
Cairn
Ian Geay, « Je dis : « cette pute ». Du procès de la terreur en littérature », Littérature, ID : 10670/1.c306kd
L’article s’intéresse au récit matérialiste de l’écriture comme production de la terreur et terreur de la production. En 1893, Camille Lemonnier est traduit en justice pour « L’homme qui tue les femmes », une nouvelle sanglante parue quelques années plus tôt dans Le Gil Blas, dans laquelle il narre « les actes d’un maniaque, invinciblement poussé par sa manie à tuer les femmes publiques qui se donnent à lui ». L’autopsie du texte montre qu’il y fait en réalité le récit circonstancié du geste esthétique que constitue l’écriture littéraire, analogue au geste féminicide de Jack l’éventreur. Écrire, c’est toujours dépecer.