La représentation des discours entre mère et fils dans La promesse de l'aube de Romain Gary

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2019

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Emma Casiriain, « La représentation des discours entre mère et fils dans La promesse de l'aube de Romain Gary », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.c5ym66


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Romain Gary ne cesse d’embrumer et de brouiller les pistes. Il veut sans cesse renaître quitte à ne plus se reconnaître. Il se lacère car il lui est impossible d’être lui. Souvent délaissé de son siècle, il est pourtant l’écrivain jamais égalé, le maître absolu de la supercherie, le seul dans l’histoire de la littérature française à avoir obtenu deux fois le prix Goncourt : une première fois avec Les Racines du Ciel, sous le nom de Romain Gary et une seconde fois avec La Vie devant soi, sous le nom d’Émile Ajar. Sa vie est affaire de pseudo. Il se plaît à organiser un jeu de cache-cache géant tout entier fait de mots où il est à la fois celui qui cherche et celui qui se cache, sans qu’il soit possible d’espérer le trouver. Il rit, détourne, inverse sans arrêt et s’invente mille et une vies parce qu’il a été élevé par un amour maternel qui ne s’est jamais lassé de le pousser hors de lui-même. La Promesse de l’aube, que l’on qualifie communément d’autobiographie, est moins le récit de soi qu’un hommage maternel car le je a été grignoté par le elle. La relation filiale s’y exprime dans ce qu’elle a de plus beau et de plus contradictoire, de plus rassurant et de plus effrayant. Elle a besoin de se dire, ou plutôt de s’exprimer, sinon elle n’existe pas. Les discours soumettent à l’expérience d’être deux, ils permettent une communication, une transmission. Qu’ils associent ou dissocient les êtres entre eux, ils révèlent qu’il est impossible de vivre seul. Toute existence est analogique et ne peut prendre consistance que par rapport à un autre. L’étude des discours entre mère et fils, dans La Promesse de l’aube, dessine les contours d’un je bicéphale, perdu s’il n’est pas traversé par le dissemblable, inexistant s’il n’est pas projeté par l’avenir radieux que ne cesse de lui promettre Nina, sa mère. Les discours filiaux ont le pouvoir d’affirmer l’identité perturbée d’un soi toujours fuyant, dont le reflet est celui de l’Autre car le je préfère se grimer et jouer à être, faisant du faux-semblant porté par les mots menteurs, ce qu’il y a de plus honnête.

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