2020
Cairn
Maxime Decaudin, « Les paysages stériles de Hong Kong : controverses scientifiques, transformations environnementales et mythe fondateur à l’heure de la colonisation britannique », Romantisme, ID : 10670/1.c7rims
À travers l’emploi du mot barren dans les descriptions des paysages de Hong Kong, cet article examine la façon dont l’absence de forêt tropicale et son interprétation par les observateurs britanniques évoluent au cours du xixe siècle. Si la désolation apparente de l’île suscite la curiosité des premiers voyageurs quant à la fertilité du sol, elle devient, pour les premiers colons, la source de multiples anxiétés environnementales qui menacent l’entreprise coloniale et justifient un long et couteux programme de reforestation. Ces profondes transformations permettent de dénoncer les pratiques improductives des habitants tout en légitimant l’occupation. Au fur et à mesure qu’ils imposent leur domination et que l’image de la Chine se détériore, les Britanniques élaborent un mythe fondateur qui renforce, par contraste avec le rocher stérile, la réussite et la supériorité de leur civilisation.