Chapitre 9. Legal and philosophical reflection on traditional medicine and patient’s right to personal liberty

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2021

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Cet article vise à clarifier les rapports entre la promotion des médecines traditionnelles et la promotion de l’autonomie personnelle des patients. Dans sa Stratégie de l’OMS pour la médecine traditionnelle pour 2014-2023, l’Organisation mondiale de la Santé tente d’inscrire la médecine traditionnelle dans le droit à l’autonomie personnelle des patients. Le consentement clair et éclairé (informed consent) est compris comme une expression de la tradition libérale de la liberté personelle ou des droits de l’homme. Par conséquent, le droit de consentement clair et éclairé sur le traitement médical se veut universel et cosmopolite à l’instar des autres principes fondés sur les droits de l’homme, qui se concentrent sur l’individu, et non sur la communauté ou le pays auquel l’individu appartient.Concernant la médecine traditionnelle, l’OMS demande à ses États membres de mettre en œuvre leurs propres politiques nationales pour réglementer leurs médecines traditionnelles et n’impose alors pas une standard internationale à laquelle ils adapteraient leurs politiques nationales. C’est parce que l’OMS considère que la médecine traditionnelle est une culture. La médecine traditionnelle est fermement ancrée dans la culture d’un pays ou d’une communauté. Elle ne doit pas être exclue par la médecine existante, issue de la culture européenne. Contrairement au consentement clair et éclairé, la promotion de la médecine traditionnelle est laissée à l’autodétermination du pays ou de la communauté.Selon l’OMS, la reconnaissance des médecines traditionnelles élargie, pour le compte de patients, les options médicales disponibles et sert alors à mieux promouvoir leur autonomie personnelle : la médecine traditionnelle présente un intérêt différent de celui des services de la santé existants. Mais la qualité d’informations assurées par les praticiens de la médecine traditionnelle peut-elle être comparable avec celle de la médecine existante ? Ces informations permettent-elles aux patients de faire librement leurs propres choix ? Sans doute, la promotion des médecines traditionnelles s’oppose idéologiquement à celle du consentement clair et éclairé car la philosophie de celui-ci exige son universalité. On peut signaler la tension entre le droit à l’autonomie personnelle des patients, qui se fonde sur le libéralisme, et l’autodétermination de la communauté, qui se fonde sur le pluralisme culturel.

This article aims to clarify the relations between the promotion of traditional medicines and the promotion of the self-determination of the patient. In its WHO Traditional Medicine Strategy 2014-2023, World Health Organization attempts to inscribe traditional medicine in legal right to self-determination of patients. Informed consent is understood as an expression of liberal tradition of personal liberty or human rights. Therefore, the right to informed consent in relation to medical treatment demands itself to be universal and cosmopolitan as well as the other principles based on human rights, which focus on individual, not community nor country in which the individual belongs.Regarding the traditional medicine, the WHO demands its member states to make their own national policies for regulating their traditional medicines and does not make an international standard to which every country would adapt their national policies on their traditional medicines. It is because the WHO considers that traditional medicine is a culture. Traditional medicine is firmly rooted in the culture of its country or community. It must not be excluded by existing medicine, which stems from European culture. Unlike informed consent, the promotion of traditional medicine focusses on the self-determination of the country or community, not the one of the patients.According to the WHO, the recognition of traditional medicines extends the medical options available to the patients and thus serves to better promote their self-determination: traditional medicine has different interest from that of existing health-care services. But can the quality of explanation provided by traditional medicine practitioners be comparable with that of the existing medicine? Does this explanation allow patients to freely make their own choice? Undoubtedly, the promotion of traditional medicines is ideologically opposed to the one of informed consent, because the philosophy of informed consent demands its universality. We can point out the tension between the patient’s right to self-determination, which is based on the liberalism, and the community self-determination, which is based on the cultural pluralism.

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