Les vols d’église dans la France du XIXe siècle. Politique, religion et sécurité publique, de la loi du sacrilège à la Séparation

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Étudier le vol d’église dans la France du xixe siècle, de la Révolution Française aux conséquences de la loi de Séparation, c’est s’intéresser à un phénomène qui est à la fois un scandale moral et une réalité relativement banale dans une société marquée par la précarité socio-économique. Les débats politiques et juridiques s’interrogent par conséquent sur les transformations de la répression, qui doit s’adapter aux logiques de la sécularisation et aux transformations de l’appareil pénal. Au début du xxe siècle, l’essor d’un nouveau banditisme spécialisé dans l’art sacré suscite une seconde vague d’indignation qui provoque de vifs débats sur la laïcité républicaine et sur la protection et la propriété des églises.

Studying thefts from churches in 19th Century France, from the French Revolution to the consequences of the Law of Separation, means taking an interest in a phenomenon that is both a moral scandal and a banal reality in a traditional and precarious society. A moral scandal, even a moral panic, because of the sacredness of the churches, especially after the French Revolution. A banal reality, because these thefts increased throughout the century, linked to transformations in crime and petty crime. Political and legal debates therefore question the transformations of repression, which must adapt to the logic of secularization and the transformations of the penal system. At the start of the 20th century, at the time of the Law of Separation, the rise of a new banditry specializing in sacred art sparked a second wave of indignation which provoked heated debates on republican secularism and on the protection and property of churches. Even if this new crime was not so spectacular as newspapers made believe, they caused a reorganization of churches surveillance.