Impénitence et fidélité chez Edmund Burke

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17 mai 2023

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Norbert Col, « Impénitence et fidélité chez Edmund Burke », Chrétiens et sociétés, ID : 10670/1.cbg0uu


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La repentance devrait être le corollaire indispensable des mémoires honteuses, mais, et c’est révélateur, une telle notion n’apparaît pas dans ce qu’écrit Edmund Burke au sujet de la Révolution française et de l’Irlande. Après tout, les révolutionnaires français et leur table rase étaient, comme par nécessité, imperméables à la repentance : eux et leurs soutiens britanniques se satisfaisaient de répéter des événements passés, sanctifiés, au cours desquels quelque mal supposé avait été étouffé : ainsi de l’exécution de Charles I ; quant aux Irlandais protestants, ils ne se sentaient pas inclinés à abandonner ce qui leur permettait d’écraser leurs coreligionnaires de l’ancienne foi, même si cela leur faisait oublier cette oppression anglaise qui pesait sur eux comme sur les catholiques. Ce sont des questions historiographiques qui, en rectifiant des erreurs de jugement sur le passé, pourraient créer un sentiment d’unité contre un ennemi commun. On ne pourrait trouver d’efforts moins convaincants que ceux de Burke, et sa propre rhétorique ne pouvait pas le convaincre même si elle cherchait à repérer des formes religieuses anciennes et/ou des solutions politiques qui auraient pu fournir une solution. Le fondement de ces analyses politiques semble dériver des écrits de jeunesse de Burke, en particulier dans Le Beau et le Sublime où l’image de Job amène à douter du sens même de la repentance. Au bout du compte, les mémoires honteuses, et la repentance qui est leur conséquence inexistante, renseignent bien peu sur le souci de l’avenir qui était la marque de Burke : l’avenir est le dernier mot de celui en qui l’on voit trop facilement un héraut des exigences du passé contre le présent.

The indispensable corollary to shameful memories ought to be repentance. Tellingly so, no such notion appears in Edmund Burke’s writings about the French Revolution and Ireland. After all, the French revolutionaries with their tabula rasa were, as if necessarily so, immune to repentance: they, and their British supporters, were content to repeat those hallowed moments in the past where some supposed evil had been stifled, as with the execution of Charles I; as for Irish Protestants, they were not inclined to abandon what enabled them to crush their coreligionists of the older persuasion, even though this led them to overlook that English oppression bore on them and Catholics alike. Burke engaged in historiographical issues that, by redressing erroneous outlooks on past events, might have provided a sense of unity against a common enemy. His efforts were as damningly shaky as could be found, and he could not have been entirely convinced by his own rhetoric which tried to identify early forms of worship and/or political arrangements that could have supplied the solution. The foundation of such political analyses seems to derive from his juvenilia, specifically his Sublime and Beautiful, where the figure of Job casts doubt on the very relevance of repentance. Ultimately, shameful memories, with their nonexistent sequel, repentance, have precious little to tell of Burke’s engagement with the future where the latter emerges as the bottom line of one who is only too easily regarded as an exponent of the pleas of the past against the present day.

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