Les funérailles de l’utopie. Les obsèques officielles de Pierre Leroux et la Commune de Paris

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2017

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Jean-Noël Tardy, « Les funérailles de l’utopie. Les obsèques officielles de Pierre Leroux et la Commune de Paris », Revue historique, ID : 10670/1.cijjmb


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Pierre Leroux meurt pendant la Commune et le régime décide d’accorder des obsèques officielles au penseur socialiste. Sa mort oblige la Commune et ses partisans à clarifier leur rapport à la mémoire de la Révolution de 1848, au socialisme, à la religion et au sacré en politique. L’organisation des funérailles met en lumière des acteurs et des réseaux de relations mal connus, comme les élus communards fusionnistes dont les positions religieuses paraissent anachroniques à beaucoup, ou les tenants du socialisme coopératif, de la monarchie de Juillet au Second Empire. L’analyse des rites, du cortège à la mise en terre, des gestes et attitudes des présents permet de mieux comprendre les conceptions de la démocratie directe et de la religion qui animaient un groupe de communards ainsi que la peur et l’aversion qu’elles pouvaient inspirer. Ces funérailles représentent un jalon dans la genèse d’un rituel essentiel du mouvement ouvrier français après 1871 : l’hommage des morts de la Commune au mur des Fédérés, espace sacré d’une mort collective, véritable Panthéon socialiste de substitution. Ces obsèques manifestent également le déclin des conceptions religieuses de Pierre Leroux et plus généralement des tenants de l’immortalité de l’âme, marginalisées au sein du mouvement révolutionnaire.

The Funeral of Utopia. Pierre Leroux’s Official Funeral and the Paris Commune Pierre Leroux died during the Commune and the revolutionnary government reluctancly held an official funeral service for the socialist thinker. His death made the Commune and its followers to debate about the past Second Republic, and which kind of socialism they promoted and the place of religion in it. The funeral organization was the result of the action of various actors, largely forgotten by history, like the fusionist communards (whose religious positions seemed anachronic to many) or the supporters of mutualism in 1848 or during the Second Empire. The analysis of rites, actions and attitudes allows a better understanding of the conceptions of direct democracy and of religion that stirs a group of communards, as well as the fear and aversion these can provoke. This funeral was a step in creating a new, essential ritual for the French labour movement after 1871: the celebration of the communards, victims of the repression, near the mur des fédérés in the cimetery of Père Lachaise, which became a new Panthéon for the socialists. This funeral also demonstrated the decline of Pierre Leroux’s philosophy of religion, and more generally of the belief in the immortality of the soul, marginalized among revolutionnaries.

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