Circulation des lettrés et cercles littéraires : Entre Asie centrale, Iran et Inde du Nord ( XVe - XVIIIe siècle)

Fiche du document

Auteur
Date

2004

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn



Citer ce document

Maria Szuppe, « Circulation des lettrés et cercles littéraires : Entre Asie centrale, Iran et Inde du Nord ( XVe - XVIIIe siècle) », Annales. Histoire, Sciences Sociales, ID : 10670/1.coy89k


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

À la disparition de l’État timouride (1507) qui, au XVe siècle, avait englobé un vaste territoire (de l’Asie centrale jusqu’en Iran central) et favorisé l’épanouissement d’une civilisation turco-iranienne particulièrement rayonnante, trois régimes se réclament de son héritage politique et culturel : les Safavides en Iran, les dynasties ouzbèkes en Asie centrale et les Grands Moghols en Inde. Les recueils de biographies (tazkera) de lettrés contemporains permettent de définir les conditions socioculturelles de la préservation, durant les XVe - XVIIIe siècles, de contacts littéraires l’intérieur de cet espace post-timouride politiquement divisé. Accédant à des milieux sociaux plus vastes que ceux de la cour, connus par ailleurs, les tazkera témoignent de l’ampleur et de la diversité du milieu lettré. L’analyse des textes (mais aussi l’étude des notices, signatures, marques et commentaires dans les marges des manuscrits) permet d’appréhender les caractéristiques de cette culture lettrée ainsi que les facteurs de sa vivacité et de son universalité. C’est à travers les pratiques d’une érudition où l’écrit et l’oral étaient valorisés à part égale que l’activité littéraire non seulement se maintint dans toutes les couches sociales, mais aussi nécessita une circulation rapide et régulière des œuvres. L’échange de productions orales, de manuscrits ou simplement de nouvelles pour satisfaire l’intérêt intense de ce milieu pour les nouveautés littéraires fut grandement facilité par l’usage universel du persan comme vecteur principal de cette érudition, alors que la mobilité spatiale des lettrés, voyageant couramment sur des longues distances, permit la diffusion littéraire entre Ispahan, Boukhara et Delhi. Malgré d’indéniables différences entre les États de l’Asie centrale, de l’Iran et de l’Inde du Nord, la circulation des lettrés et de leurs œuvres sur ces itinéraires croisés traduit l’existence d’un espace culturel perçu comme commun et partageant des références identiques.

Literary life and travels of literati between Central Asia, Iran and North India (15th-18th centuries) During the 15th century, the influence of the Timurid Turco-Iranian civilisation extended over a large territory going from Central Asia to Central Iran. After the fall of the Timurids in 1507, three new states claimed this political and cultural heritage: the Safavids in Iran, the Uzbek dynasties in Central Asia, and the Great Moghuls in India. A scrutiny of the contemporary biographical anthologies (tazkera) of poets and writers enables us to understand the general social and cultural conditions that helped preserve literary contacts inside the politically divided post-Timurid space during the 16th-18th centuries. The tazkera texts broaden our view beyond court life, which has usually been studied, and they show how socially diversified the literary milieu actually was. Further analysis of the texts combined with information from the study of notes, signatures, bookmarks and commentaries found in the margins of manuscripts, sheds light on the main features of this literary culture and on the factors that contributed to its liveliness and universality. The literary practices related to both written and oral erudition helped to maintain literary activity in all social levels, and depended on a rapid and regular circulation of literary works. This milieu’s strong interest in literary novelty was satisfied by continuous exchanges of oral verses, manuscripts or even news. These contacts were greatly facilitated by the widespread use of Persian. Furthermore, travelling short and long distances was a common practice among the literati, and it was instrumental in circulating literary works between Isfahan, Bukhara and Delhi. Thus, in spite of differences between political entities in Central Asia, Iran and north India, the travels of writers and the circulation of their works bear witness to the existence of a cultural space perceived as a common one with the same references.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en