Genre de vie et soutenabilité dans les îles de l’Iroise

Résumé Fr En

Depuis les années 1950, la notion de genre de vie, a priori désuète et inadaptée à un monde contemporain marqué par la globalisation, a disparu de la sémantique géographique. Cet article propose de la remobiliser pour interroger le rapport des populations insulaires au milieu et à ses ressources, afin de le confronter à un idéal de soutenabilité, aujourd’hui au cœur de la vie insulaire. Il s’appuie sur un important travail de collecte de données qualitatives mené sur trois années de recherche en géographie. Le genre de vie sur les îles de l’Iroise se construit sur des pratiques et des adaptations d’ordre social, économique, culturel, qui s’appuie sur un cadre de vie attractif largement basé sur des ressources de nature environnementale. Il est le fruit de l’évolution des pratiques associées aux ressources, majoritairement maritimes, d’un milieu riche mais contraignant. Il relève aussi d’un long processus d’ouverture géographique, marqué par une dépendance accrue au continent proche et au partage des ressources et biens communs au niveau local, qui questionnent aujourd’hui sa soutenabilité.

Since the 1950s, the notion of kind of life, a priori obsolete and unsuited to a contemporary world marked by globalization, has disappeared from geographical semantics. This article proposes to remobilize it in order to question the relationship of island populations to the environment and its resources, in order to confront it with an ideal of sustainability, now at the heart of island life. It is based on an important work of qualitative data collection carried out over three years of research in geography. The way of life on the Iroise islands is built on social, economic and cultural practices and adaptations, which are based on an attractive living environment largely based on resources of an environmental nature. It is the result of the evolution of practices associated with the resources, mostly maritime, of a rich but constraining environment. It is also the result of a long process of geographical opening, marked by an increased dependence on the nearby continent and on the sharing of resources and common goods at the local level, which today calls into question its sustainability.