22 novembre 2019
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Lavdosh Jaupaj, « Etudes des interactions culturelles en aire Illyro-épirote du VII au III siècle av. J.-C. », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.csy5of
Ce travail est un essai de monographie sur les Illyriens vus à travers leurs contacts avec le monde grec. L’objectif est donc de reprendre l’histoire des populations illyriennes dans une perspective qui est celle de la frontier history, et pour cela réinterpréter toute la documentation disponible sans hellénocentrisme ni a priori idéologique. Les recherches en Albanie se sont considérablement développées depuis une vingtaine d’années, grâce notamment à l’ouverture du pays à des missions étrangères, et on dispose désormais de données suffisantes, mais il faut interpréter ces données dans la perspective d’une étude des interactions culturelles. Une contextualisation précise, tant historique qu’archéologique, des vecteurs d’acculturation représente donc l’enjeu essentiel de ce travail.Ainsi, dans une première partie, il s’agit d’abord de fixer les éléments du décor qui permettent de bien contextualiser ces phénomènes dans l’espace et le temps : cadre géographique, localisation des populations, évolution historique. Dans un deuxième temps sont étudiés les lieux, les vecteurs, les occasions des contacts et la nature des échanges, en d’autres termes les facteurs d’acculturation : où, quand, comment, pourquoi les deux cultures se rencontrent-elles ? Sont envisagés successivement les lieux d’échanges commerciaux, les espaces de conflits, les lieux sacrés, et l’espace domestique. À partir de là, la dernière partie étudie les transformations observés dans tous les secteurs de la vie socio-culturelle : la linguistique et onomastique, les productions matérielles, les rites funéraires et la mythologie, l’urbanisme et l’architecture, et enfin les institutions.Il y a deux moments forts qui mettent les populations grecques et indigènes en contact, celui des implantations coloniales qui entrainent plutôt une hellénisation dite verticale, touchant uniquement les élites, puis celui de l’unification de ces régions dans le royaume de Pyrrhus avec une hellénisation dite horizontale, très étroitement liée au phénomène d’urbanisation et au développement des classes moyennes de marchands et artisans. La position de carrefour de ces régions qui, grâce aux vallées fluviales, ont à la fois une façade adriatique et un débouché sur la Macédoine et la mer Egée, ce que matérialise bien le parcours de la via Candavia ou Egnatia, explique la diffusion permanente des produits grecs et la mobilité des personnes qui aboutissentt à la lente élaboration de ce qu’on peut appeler une koinè illyro-épirote.