La transition agroécologique permet-elle de renouer le lien aux non-humains ? Regards croisés d’écologue et de juriste

Fiche du document

Date

2020

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Relations

Ce document est lié à :
VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 20 no. 1 (2020)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

© Université du Québec à Montréal et Éditions en environnement VertigO, 2020




Citer ce document

Danièle Magda et al., « La transition agroécologique permet-elle de renouer le lien aux non-humains ? Regards croisés d’écologue et de juriste », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10.4000/vertigo.28077


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

L’objectif de cet article est de contribuer à l’analyse de l’évolution de nos relations au vivant non humain, en s’attachant à mettre à jour la nature des changements qui sont à l’oeuvre aujourd’hui au sein de la diversité des voies de la transition dite écologique. Notre démarche consiste à analyser ces changements dans le domaine de l’agriculture qui recouvre une grande variété de pratiques de gestion du vivant dont les plus intensives sont fortement remises en question. Notre choix s’est porté sur le cas des pratiques alternatives de sélection de semences et celui de la prise en compte de la sensibilité animale dans le cadre de l’élevage, pour lesquels les transformations s’accompagnent d’un discours sur une évolution du lien au vivant. Notre regard croisé de juristes et d’écologue a permis de montrer que les changements de nature de ce lien ne sont pas corrélés nécessairement aux changements de pratiques qui peuvent apparaître radicaux, mais pour lesquels le vivant reste néanmoins un objet-ressource. La relation au vivant qui se construit au contact du vivant animal ou végétal préexiste et se développe, mais demeure souvent invisible, car difficilement qualifiable et catégorisable. Cette non reconnaissance par la majorité des acteurs encadrant la profession agricole, même engagés dans la transition écologique, participe de la résistance, observée dans les deux cas étudiés, à opérer les changements nécessaires pour construire d’autres relations au vivant et les faire reconnaître. Dans la discussion, nous proposons d’explorer les perspectives apportées par la notion de communauté et de responsabilité pour dépasser radicalement la question de la mise à distance humains et vivants-non humains.

The objective of this article is to contribute to the analysis of the evolution of our relations with non-human living beings, by attempting to reveal the nature of the changes that are at work today within the plurality of paths of the so-called ecological transition. Our approach consists in analysing these changes in the field of agriculture, which covers a wide range of life management practices, the most intensive of which are strongly questioned. We chose the case of alternative seed selection practices and the consideration of animal sensitivity in breeding, for which the transformations are accompanied by a discourse on an evolution of the link to living organisms. Our cross-eye view of lawyers and ecologists has shown that the changes in the nature of this link are not necessarily correlated to changes in practices that may appear radical for which living organisms remain a resource object. The relationship to living organisms that is built in the sensory practice of living animals or plants pre-exists and develops, but often remains invisible because it is difficult to qualify and categorize. This non-recognition is part of the resistance, observed in the two cases studied, to make the changes necessary to build a "relational" relationship with living beings. In the discussion, we propose to explore the perspectives provided by the notion of community and responsibility to radically overcome the question of human and living - non-human distance.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en