Des élevages sous les fumées des industries du Creusot. La justice environnementale à rebours

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2019

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VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 19 no. 1 (2019)

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Sandrine Petit, « Des élevages sous les fumées des industries du Creusot. La justice environnementale à rebours », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.czc3nu


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Dans les années 1970, les fumées des usines de Creusot-Loire, spécialisées dans la fabrication d’aciers, rendent malades les bovins qui paissent dans les pâturages alentour. Le problème fait la une de la presse en 1974. Un comité d’experts est constitué. Ceux-ci s’accordent sur une concentration excessive de molybdène dans les plantes et le sol, qui, associée à un déficit de cuivre, altère la santé des animaux. Les industriels réagissent en changeant les adjuvants dans le procédé de fabrication des aciers et en posant des filtres. Si le terme de justice n’est pas usité, les dommages et les préjudices sont réparés. Les éleveurs sont finalement indemnisés, même si l’expertise leur échappe. Tout converge pour dire que justice a été rendue, sous la pression du syndicat des agriculteurs et dans un contexte où l’environnement en est à ses prémices dans l’action publique. Pourtant, rien n’est dit sur la santé des riverains, des ouvriers et des agriculteurs. Ce cas vient enrichir les travaux sur la justice environnementale, très développés aux États-Unis et davantage sur les zones urbaines. Il illustre une situation rarement considérée : celle des relations entre agriculture et pollution industrielle dans les espaces ruraux.

In the 1970s, smokes of the factories of Creusot-Loire, specialized in the manufacturing of steels, make sick the cattle which graze in surrounding pastures. The problem hits the headlines of the press in 1974. An experts’ committee is established. These experts agree on an excessive concentration of molybdenum in plants and soil, which, associated with a copper deficit, alters cattle health. The industrialists react by changing additives in the manufacturing process of steels and by putting in filters. If the term of justice is not used, the damage and harm are rehabilitated. The breeders finally got compensations, even if the expertise escapes them. Everything converges to say that justice was obtained, under the pressure of the farmers’ union and in a context where the environment is for its beginnings in politics. Nevertheless, nothing is said on the health of local residents, workers and farmers. This case comes to contribute to the works on the environmental justice well developed in the United States, more on urban areas. It illustrates a situation rarely considered of the relations between agriculture and industrial pollution in rural areas.

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