2016
Cairn
Marie-Jean Sauret et al., « Transmission impossible, transmission d’un impossible », Empan, ID : 10670/1.d20a8i
On n’est pas humain parce que seulement enfant d’humain, mais parce que chacun refait le pas que l’humanité a effectué pour subvertir son animalité. Le processus d’humanisation implique que chaque humain préserve ce qu’il est d’indéterminé de façon à ce qu’il puisse jouer de sa capacité de création dans la construction du « vivre ensemble ». Pour ce faire, est requise la « fonction paternelle » qui permet à chacun qui y consent de s’inscrire dans une généalogie. Il est impossible à la génération qui transmet les conditions d’exercice de cette fonction de contraindre la génération suivante à l’adopter. La transmission est contingente, singulière. La « modernité » a contrarié ce processus. En réponse s’est inventée la psychanalyse qui maintient à la disposition du sujet encombré les éléments nécessaires à son inscription humaine. Comment se transmettra-t-elle elle-même si elle redouble l’indétermination du sujet ? D’autant que la postmodernité, non contente de s’en prendre à la solution généalogique et, partant, à la névrose, semble chercher à disqualifier la psychanalyse elle-même.