2014
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Tommaso Meldolesi, « La gare : lieu de passage et d’évasion dans les lettres et dans l’art (XIXe-XXe siècle) », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, ID : 10670/1.d2alnq
Dans la réorganisation de l’espace urbain dès la moitié du XIXe siècle, la gare constitue un exemple éloquent d’un monde en voie de transformation. Elle est le lieu de la circulation de capitaux et de nouvelles formes artistiques. On y fait parfois des rencontres occasionnelles et inespérées. Des espaces énormes, souvent en marge des villes, jadis abandonnés, sont employés dès cette époque en fonction des nouvelles exigences de la société. La gare devient un espace multifonctionnel. En raison de ses deux parties, l’une en pierre, l’autre en verre et en fer, elle joue un rôle de frontière entre l’agglomération urbaine et la campagne. Le hall est un lieu de passage couvert, mais à la fois ouvert et donc à la portée de tout le monde. Parfois on associe à l’idée de « hall » celle de « halle », de marché couvert, en raison des vendeurs ambulants qui déambulent le long des quais. À la gare, on fait des achats et où l’on passe son temps, souvent avant le départ. On y partage des espaces avec des inconnus, on y transgresse parfois les lois et la morale de la vie quotidienne. La gare est à la fois un lieu du charme et du danger. Zola, Dickens, Pirandello et plus récemment Buzzati en donnent des images suggestives.