5 juillet 2022
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Hugo Bras Martins da Costa, « La politique étrangère brésilienne et les opérations de maintien de la paix des Nations unies », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.d69msu
Cette thèse s'agit d'une étude approfondie sur le cas du Brésil afin d'identifier les principaux facteurs internes conditionnant sa politique de maintien de la paix. Sa principale hypothèse est que la concentration formelle du pouvoir de décision entre les mains de la présidence et du congrès pour le déploiement des troupes, et entre les mains de l'itamaraty pour la formulation des positions diplomatiques brésiliennes à l’ONU, ne signifie pas que les actions extérieures de la politique brésilienne de maintien de la paix sont le résultat de la mise en œuvre du choix d'une ligne d'action étatique par un leader prédominant ou un groupe unique. En ce qui concerne l'analyse des facteurs internes conditionnant les positions normatives et doctrinales du Brésil sur l'agenda du maintien de la paix au sein de l'assemblée générale et du conseil de sécurité de l’ONU, cette thèse comprend que les couts élevés de la rupture avec le sens institutionnel qui s'est cristallise au début du processus d'institutionnalisation de la politique brésilienne de maintien de la paix dans les années 1950 favorisent la prédominance de la culture organisationnelle du ministère des affaires étrangères sur les positions du Brésil dans les forums de l’ONU qui régulent son système de maintien de la paix. Cependant, elle considère que la participation accrue des troupes brésiliennes aux opérations de maintien de la paix de l'ONU souligne les changements dans l'arrangement institutionnel du processus de formulation des positions normatives brésiliennes en faveur d'une unité de décision finale caractérisée par le type idéal de groupes autonomes multiples et renforce le caractère de politique publique de la politique étrangère brésilienne de maintien de la paix. En ce qui concerne l'analyse des contraintes internes au déploiement des troupes brésiliennes dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU, cette thèse considère que le processus de formulation de la position du leader prédominant, c'est-à-dire le président de la République, est le résultat d'un jeu politique de consultation, de marchandage, de négociations, de coordination, de compromis, de coalitions et de compétitions entre de multiples groupes autonomes au sommet de l'État qui ont le droit de veto, en tant que fonction de contrôle des canaux d'action formels et informels pour assurer sa mise en œuvre. Plus précisément, elle comprend que la coalition politique du gouvernement fédéral, la bureaucratie des affaires étrangères, la bureaucratie de la défense et les forces armées sont des acteurs de veto dans le processus de formulation de la position présidentielle, et que le consentement de ces acteurs est donc une condition nécessaire pour que le Président de la République prenne une décision en faveur d'une contribution substantielle aux missions de paix. Enfin, elle comprend que, bien que le pouvoir législatif soit officiellement un point de veto de la décision présidentielle, c'est-à-dire qu'il dispose d'une marge de manœuvre juridique pour influencer cette action extérieure de la politique brésilienne de maintien de la paix par le biais du processus de ratification, son autorité est souvent déléguée à l'exécutif.