2017
Olivier Schuwer, « "Une nuit traversée d'éclairs". La critique d'art française face à la présence allemande dans les premiers Salons de la Société nationale des beaux-arts (1890-1896) », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.d72fd4...
L’internationalisation des réseaux artistiques, avec la fondation du Salon de la Société Nationale des BeauxArts en 1890, donne lieu à de multiples « chapitres d’ethnologie artistique » (G. Geffroy). Nous assistons, dans la réception française de l’œuvre de Max Liebermann, Fritz von Uhde, Gotthardt Kuehl, Max Klinger ou Ferdinand Hodler, à la réactualisation et à la subversion permanente du schéma de pensée fichtéen opposant une France réaliste à une Allemagne idéaliste, pratiquant un « art philosophique ». Pour autant, ce nouveau Salon s’ouvre comme un espace tampon, propice au dépassement de ce système artistique et culturel de représentations nationales : l’art de l’oxymore, fondamentalement « polyfocal », des artistes allemands interroge la structure conceptuelle et brouille les a priori esthétiques et nationaux du discours français sur l’art allemand. Leur création entre « symboles et réalités » échappe à toute entreprise d’identification nationale et de "classification", pour contrarier cette fonction primordiale de la critique d’art.