21 novembre 2020
Julien Faguer, « La terre et l’argent : marché de la terre et marché du crédit à Athènes et dans les îles de l’Égée, ca 400-100 av. J.-C. », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.derluf
Cette étude porte sur l’évolution des systèmes fonciers à Athènes et dans les îles de culture juridique attique du IVe au IIe siècle avant notre ère. Habituellement réservée aux citoyens, la possession de terres et de maisons occupe une place essentielle dans les stratégies matrimoniales et successorales des familles tout en constituant l’un des fondements du marché du crédit : « acheter » ou « vendre » un bien immobilier signifie fréquemment, dans les documents qui nous sont parvenus, prêter ou emprunter par le truchement d’une garantie hypothécaire. Si elles rendent difficile l’établissement de séries de prix, les sources étudiées — plaidoyers judiciaires, décrets honorifiques, bornes hypothécaires, actes de vente, listes de fermiers ou de débiteurs — invitent à retracer l’évolution de ce marché à travers celle de son cadre juridique et institutionnel. La riche documentation athénienne permet ainsi de reconstituer dans une première partie les différents aspects d’un système foncier à travers l’examen des pratiques familiales, juridiques, politiques qui déterminent et reflètent les modes d’exploitation et d’appropriation du sol. Une seconde partie, s’appuyant sur la documentation épigraphique des Cyclades, est l’occasion de confronter les particularités de cette cité hors-norme aux données d’un ensemble géographique plus vaste : tout en ressortissant à une même culture juridique, ces sources contribuent, par leur nature et leur répartition chronologique, à mettre davantage en valeur le rôle grandissant de l’État dans l’enregistrement des transactions et la circulation de l’information, et les formes d’accès au marché permises aux étrangers.