Crise de l’accueil et institutionnalisation du « soupçon »… à l’égard des mie : de la question politique à la question éducative

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2017

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Julien Bricaud et al., « Crise de l’accueil et institutionnalisation du « soupçon »… à l’égard des mie : de la question politique à la question éducative », Revue de l'enfance et de l'adolescence, ID : 10670/1.dgliqb


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Depuis maintenant vingt ans, les pouvoirs publics font face à l’arrivée continue de mineurs isolés étrangers. Dans un contexte de plus en plus contraint à maints égards, leur prise en charge est perçue comme une charge supplémentaire, potentiellement illégitime. L’accès de ces jeunes étrangers à la protection de l’enfance fait l’objet d’une attention toute particulière avec comme mot d’ordre : « surtout, éviter de prendre en charge de “faux” mineurs ». Ainsi, à partir des mensonges réels ou supposés que ces jeunes adressent aux services sociaux, se développe et s’institutionnalise une véritable culture du soupçon d’où émergent, du côté des travailleurs sociaux, des perceptions et des attitudes contrastées, oscillant entre bienveillance et défiance, entre protection et rejet. Ici, le « soupçon » est analysé comme l’indicateur d’un processus qui, à des degrés divers, relève d’une « mécanique » singulière, remarquable notamment par ses effets de contagion. Car à travers le soupçon, c’est non seulement le versant de l’assistance et de la protection qui est impacté, mais aussi celui de l’accompagnement et du processus éducatif lui-même, au risque de son « effacement ».

For twenty years now, the public authorities have been facing the continuous arrival of unaccompanied foreign minors. In a context increasingly constrained in many respects, their care is seen as an additional burden, potentially illegitimate. The access of these young foreigners to child protection is the subject of special attention with the slogan: “Above all, avoid taking charge of” false “minors”. Thus, on the basis of the real or supposed lies that these young people tell to social services, a culture of suspicion develops and becomes institutionalized. Social workers have contrasting perceptions, sometimes meritorious, sometimes pejorative, oscillating between benevolence and distrust, between protection and rejection. Here, the “suspicion” is analyzed as the indicator of a process that, to varying degrees, is a singular “mechanic”, remarkable notably for its contagion effects. Because through suspicion, it is not only the side of assistance and protection that is impacted, but also that of accompaniment and the educational process itself, at the risk of its “erasure”.

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