2017
Cairn
Vincent de Gaulejac, « Vivre dans une société paradoxante », Nouvelle revue de psychosociologie, ID : 10670/1.dhf8rv
L’anxiété est la face d’ombre de la culture de la haute performance. L’échec est renvoyé à l’individu comme le fruit de son insuffisance, comme un symptôme d’une incapacité mentale ou psychologique, alors qu’il est aussi (surtout ?) la conséquence d’exigences et de contraintes sociales de plus en plus élevées. D’où une interrogation sur la réciprocité des influences entre le social et le psychique, par exemple dans le développement des troubles bipolaires caractéristique des sociétés hypermodernes, ou encore dans le sentiment de harcèlement, symptôme éprouvé dans des grandes entreprises qui mettent leur personnel sous tension et les confrontent à des injonctions paradoxales en continu. C’est la société tout entière qui semble devenir paradoxante. Entre adaptation et résistance, les individus tentent de se protéger en mettant en place des réactions défensives et des mécanismes de dégagement.