2019
Cairn
Pascal Robert, « Traits d’humour, ou l’ironie du trait chez André Franquin, Marion Montaigne et Christophe Blain », Sociétés & Représentations, ID : 10670/1.dj6lfm
Comme il y a une ironie du sort, il y aurait une ironie de l’objet voire une ironie du trait, une véritable ironie graphique. Les choses se renversent, se tortillent, s’enroulent, font des nœuds ou font retour et cela se voit parce que le trait le donne à voir. Franquin en est l’un des maîtres : son coup de crayon (mais aussi de pinceau ou de plume) n’est pas neutre en l’affaire. Pas plus qu’il ne l’est chez Marion Montaigne ou Christophe Blain. Je voudrais montrer ici, sur le corpus a priori quelque peu arbitraire de ces trois auteurs, que le dessin est porteur lui aussi, en tant que tel, c’est-à-dire au-delà ou en deçà même du scénario, d’une aptitude à produire de l’humour, notamment grâce à une logique de l’ironie qui lui est propre et qui engendre un véritable trait d’humour. Chacun de ces trois auteurs permettra d’en décliner une version différente dans la perspective d’une sémiotique de la matérialité, attentive au geste même du dessin.