2016
Cairn
Anne Geisler-Szmulewicz, « Rien de nouveau sous le soleil : Pompéi, la ville morte, dans Arria Marcella (1852) », Sociétés & Représentations, ID : 10670/1.dj7syg
Théophile Gautier est fasciné par le motif de la « ville morte », qu’il développe dans ses récits de voyage, sa critique dramatique et surtout dans sa nouvelle archéologique Arria Marcella (1852). Dans cette nouvelle, qui possède un fort ancrage réaliste, l’écrivain s’appuie non seulement sur ce qu’il a vu lors de sa visite en 1850, mais aussi largement sur des sources livresques, telles que le Voyage à Pompéi de l’abbé Dominique Romanelli ou Les Ruines de Pompéi de François Mazois. Pompéi a reçu, en effet, de nombreuses visites dès les premières exhumations dont elle a fait l’objet, et la visite au Musée des Studii constitue une étape obligée pour tous ceux qui font « le voyage d’Italie ». Gautier reprend un certain nombre d’associations quasi automatiques (comme le thème de l’illusion de vie ou l’adage du roi Salomon, « Rien de nouveau sous le soleil ») pour mieux marquer ses distances vis-à-vis de ses prédécesseurs ; il confère au célèbre adage une autre signification, l’aventure d’Octavien étant moins une découverte de l’inédit qu’une rencontre avec du déjà vu, et une double portée, philosophique et poétique.