2021
Cairn
Clément Claude Trobo et al., « L’auto-réparation des dommages causés aux Noirs par la traite et l’esclavage : l’apport de la négritude aux droits de l’homme », Histoire de la justice, ID : 10670/1.dlmn8j
Lorsque les Noirs exigent des réparations pour les préjudices subis par leurs ancêtres du fait de la traite négrière et de l’esclavage, leur attention se focalise sur les dommages matériels engendrés par ces pratiques. Passent inaperçus ceux, immatériels, résultant de leur déshumanisation par les pratiques mentionnées, lesquelles portaient à les voir comme des machines, mais surtout, ceux liés à l’idéologie qui les réduisait à l’animalité. Cette idéologie génératrice de préjudices nie l’être humain en tant que sujet des droits de l’homme. L’abolition de la traite et de l’esclavage ne leur a pas redonné leur humanité ; elle agit encore dans les têtes. D’où la nécessité d’une réparation qui ne soit pas une simple exigence envers l’autre, mais qui consiste, pour le Noir rabaissé, à effectuer un travail par et sur lui-même pour restaurer son humanité piétinée. D’où l’idée d’« autoréparation ».