Habiter. Un éclairage deleuzien

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1 mai 2012

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Olivier Labussiere, « Habiter. Un éclairage deleuzien », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.dmsrw4


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Penser le viable, ce n'est pas garantir l'habitable. Il peut y avoir sur terre une donne écologique propice au développement de nombreuses espèces sans que celle-ci soit suffisante pour l'habitation humaine. L'habiter suppose l'instauration d'un ordre symbolique par l'homme. Cette réflexion fait de l'habiter " le propre de l'humain ". Néanmoins, cette approche pose question. Ne maintient-elle pas l'idée d'un partage entre les référentiels écologique et humain ? La réflexion sur l'habiter n'est-elle pas amoindrie par la crainte d'un retour du biologique (le viable) dans l'analyse des phénomènes géographiques ? C'est pourtant dans cette direction, à la rencontre des assemblages d'humains et de non-humains, que la question de l'habiter semble pouvoir aujourd'hui être revisitée. " Putting life back into the discipline " : il nous semble encore possible de répondre positivement à cet appel de Tom Spencer et de Sarah Whatmore (2001) en faveur d'une mise à jour de nouveaux carrefours disciplinaires. La notion de viabilité en ce qu'elle peut être un de ces points de croisement des référentiels mérite d'être étudiée. Qu'est-ce qui fait la viabilité d'une solution dans un milieu ? Pour explorer cette perspective, cet article se tourne vers la pensée de Gilles Deleuze. Loin de prôner le règne de l'a-formel, le hasard des rencontres et la fatalité des devenirs, Deleuze insiste sur l'importance de savoir sélectionner les alliances nouvelles et d'inventer à travers elles de nouveaux modes d'existence. Sa pensée est, selon la lecture que nous proposons, vitaliste et pratique. Après avoir rappelé l'évolution des travaux sur l'habiter (i), nous examinons les pistes offertes par la pensée de Deleuze pour porter la réflexion sur des points encore peu interrogés de cet héritage (l'intentionnalité, la passivité / activité, l'unité du monde) (ii). Malgré ce potentiel, elle est restée en géographie l'apanage d'une posture critique radicale qui a diminué le parti qui peut en être tiré (iii). Nous proposons à notre tour une lecture de Deleuze (iv) dont l'intérêt peut être de contribuer à revisiter la notion de milieu dans ses liens avec celle d'individu (v) et de porter l'analyse de l'habiter sur un enjeu éthique central, celui de la réversibilité de ses formes.

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