2017
Cairn
Bernard Marc et al., « Tracer, repérer et accompagner au moyen d’un questionnaire utilisé dans les hôpitaux de l’Est Francilien : Les violences faites aux femmes (TRAQUE-VFF) : méthodologie et premiers résultats », Criminalistique, ID : 10670/1.dxpb27
Les violences au sein du couple sont un problème majeur avec des implications sociales, économiques et des conséquences sur la morbidité et la mortalité. Elles constituent un danger pour la santé maternelle et périnatale multipliant par 1,9 le risque de fausse couche. Le repérage des violences faites aux femmes doit être un outil diagnostique donné aux soignants hospitaliers, en particulier dans les services comme le service de gynécologie-obstétrique, avant de leur permettre une action pénale, judiciaire ou sociale et d’envisager la protection des femmes et des enfants. Raccourcir le délai entre le premier fait de violences commis et la première plainte est un moyen de prévention et de protection efficace largement développé par la Convention signée par le Conseil de l’Europe.Le protocole TRAQUE-VFF du Grand Hôpital de l’Est Francilien (Seine-et-Marne, France) se décline en trois points :former les professionnels soignants (médicaux et non-médicaux) pour le repérage, la prise en charge, l’information et l’orientation des femmes victimes de violences ;faciliter le repérage des victimes de violences faites aux femmes par l’utilisation d’un questionnaire comportant cinq questions portant sur les violences psychologiques, le contrôle par le partenaire, la peur générée par lui, les menaces et violences physiques, les abus sexuels ;apporter aux femmes victimes de violences faites aux femmes une réponse sanitaire, sociale et juridique dans le cadre d’une prise en charge coordonnée avec l’unité médico-judiciaire, le service social, et les associations d’aide aux victimes.Les 303 premiers questionnaires recueillis l’ont été facilement avec une réponse presque toujours dès la première fois (97,7%). Parmi les 296 questionnaires remplis, 34 femmes ont donné au moins une réponse positive soit 11,5%. Parmi les femmes interrogées, 7,26% avaient subi violences psychologiques, 3,96% le contrôle par le partenaire, 5,94% la peur générée par lui, 3,96% les menaces et violences physiques et 1,65% des abus sexuels. Pour presque la moitié des femmes ayant été victimes de violences, celles-ci étaient multiples. Suite à ce repérage et au suivi, 9 femmes sur 30 (30%) ont débuté des actions, souvent multiples (psychologue et juriste, plainte et consultation par un médecin légiste, consultation du service social et recours à un juge pour une action civile.