2014
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Bruno Boulestin, « Manger son ennemi : le cannibalisme préhistorique et la « guerre » », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, ID : 10670/1.e70jax
De toutes les classifications plus ou moins complexes du cannibalisme humain, la seule qui soit pertinente oppose celui d’exception au cannibalisme institutionnel, et au sein de ce dernier l’endocannibalisme, funéraire, à l’exocannibalisme, guerrier. Même si l’exercice est difficile, pour les cas de cannibalisme préhistorique on peut trouver des arguments qui permettent d’essayer de répondre à la question des motivations de la pratique, plus spécifiquement à celle de son lien avec une violence armée intergroupe. À ce jour, Herxheim est le seul site pour lequel on puisse lui apporter une réponse formelle. Toutefois, il n’est pas impossible que l’exocannibalisme soit la seule forme que nous puissions reconnaître et que, de fait, cette réponse soit la même pour une grande partie des autres cas. Au-delà, ceci soulève la question d’une relation plus ou moins systématique entre le cannibalisme que nous identifions en archéologie et des phases de transformation profonde des sociétés.