La paranoïa et l’enfant. De la psychiatrie adulte À la psychiatrie de l’enfant : la paranoïa, un concept fructueux

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2016

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paranoïa psychose infantile trouble envahissant du développement histoire de la psychiatrie philosophie de la psychiatrie paranoia child psychosis pervasive developmental disorder history of psychiatry philosophy of psychiatry


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Yann Craus et al., « La paranoïa et l’enfant. De la psychiatrie adulte À la psychiatrie de l’enfant : la paranoïa, un concept fructueux », La psychiatrie de l'enfant, ID : 10670/1.e7wdos


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Absente de la littérature pédopsychiatrique et des classifications internationales contemporaines en psychiatrie adulte, l’entité paranoïa mérite une attention particulière en psychiatrie de l’enfant. Une étude épistémologique élargie, convoquant histoire de la psychiatrie et réflexion critique sur l’évolution des concepts cliniques, relève l’intérêt de conserver une place de choix à la paranoïa dans la poursuite des efforts pour comprendre les pathologies psychotiques. À partir de l’époque moderne de la psychiatrie, le concept clinique de paranoïa a attendu tout le xix e siècle avant de trouver sa forme achevée dans la conception de Kraepelin au sein de son 6ème traité. Dès le début de son étude des maladies mentales dans les années 1930, Lacan lui a donné une place centrale dans le champ des pathologies psychotiques, avec une première tentative d’articulation entre la clinique classique et les débuts de la psychanalyse. Promue troisième entité par Kraepelin aux côtés d’une part de la démence précoce devenue par approximation schizophrénie, et d’autre part de la psychose maniaco-dépressive devenue plus largement bipolarité, la paranoïa entretient des liens étroits de chevauchements et de fines distinctions avec ces deux mastodontes, sans leur être réductible. Ses accointances ne s’arrêtent pas aux pathologies psychotiques : les pathologies de l’humeur les débordent largement, et des traits de caractère ou de personnalité lui sont directement affiliés. À la manière d’une trame distendue invisible, elle infiltre l’ensemble de l’édifice classificatoire. La lecture critique des classiques et des nosographies fait correspondre effacement de l’entité paranoïa, abandon des références psychanalytiques pour aborder les troubles mentaux et avènement des sciences cognitives. Or la pédopsychiatrie semble résister à cette évolution. Quid de la paranoïa en psychiatrie de l’enfant ? Questionner, à partir d’un cas, ce concept clinique au sein du développement de l’enfant tente de contribuer à la compréhension des premiers mouvements de la vie psychique, à la suite des hypothèses de Melanie Klein ainsi que des élaborations de Bernard Golse et René Roussillon à propos de la naissance de l’objet.

Although it is absent from the literature in child psychiatry and from contemporary international classifications in adult psychiatry, paranoia deserves particular attention in child psychiatry. A large-scale epistemological study going back over the history of psychiatry, along with a critical reflection about the evolution of clinical concepts, reveals the usefulness of conserving a place of choice for paranoia in our attempt to understand psychotic pathologies. Although it began in the modern period of psychiatry, the clinical concept of paranoia had to wait until the end of the 19th century to find its final form in Kraepelin’s definition in his sixth treatise. From the beginning of his study of mental illness in the 1930s, Lacan gave it a central position in the field of psychotic pathologies, making a first attempt to find an articulation between classical clinical work and the beginnings of psychoanalysis. Promoted as the third entity by Kraepelin alongside dementia praecox, which had become known as schizophrenia, and, on the other hand, manic-depressive psychosis, more generally called bipolar disorder, paranoia maintains close links through connections and fine distinctions with these two mastodons, never being assimilated with either one. Its acquaintances do not stop with psychotic pathologies. Mood pathologies overlap them quite often, and personality traits or structures can be directly affiliated with paranoia. Like a widespread, invisible framework, it infiltrates all of the classification edifice. A critical reading of the classics and nosographies shows the parallel between the disappearance of the paranoic entity and the abandonment of psychoanalytic references to address mental troubles with the arrival of cognitive sciences. However, child psychiatry seems to be resisting this evolution. What can be said of paranoia in child psychiatry? Questioning this clinical concept from the perspective of a clinical case concerning a child’s development, we attempt to contribute to the understanding of the first movements of psychic life, in reference to hypotheses by Klein as well as the elaborations of Golse and Roussillon about the birth of the object.

Ausente de la literatura pedopsiquiátrica y de las clasificaciones internacionales contemporáneas en psiquiatría adulta, la entidad paranoia merece una atención especial en psiquiatría del niño. Un estudio epistemológico más amplio que recoja la historia de la psiquiatría y una reflexión crítica sobre la evolución de los conceptos clínicos, muestra el interés de conservar un lugar privilegiado a la paranoia en el esfuerzo por comprender las patologías psicóticas. A partir de la época moderna de la psiquiatría, el concepto clínico de paranoia ha tenido que esperar durante todo el siglo XIX antes de encontrar una forma completa con la concepción de Kraepelin en su 6º tratado. Desde el inicio de su estudio de las enfermedades mentales en los años 1930 Lacan le ha dedicado un lugar central en el campo de las patologías psicóticas con un primer intento de articulación entre la clínica clásica y los albores del psicoanálisis. Situada por Kraepelin en tercer lugar con la demencia precoz, trasformada por aproximación en esquizofrenia y la psicosis maniaco-depresiva ampliada en bipolaridad, la paranoia mantiene estrechos vínculos, superposiciones y ligeras distinciones con esos dos mastodontes, sin que se la deba confundir con ellos. Su cercanía no se limita a las patologías psicóticas: las patologías del humor la desbordan ampliamente y los rasgos de carácter o de personalidad son directamente relacionados con ella. Como una red extensible invisible se infiltra en el edificio de las clasificaciones. La lectura crítica de los clásicos y de las nosografías coincide con la progresiva desaparición de la entidad de la paranoia y el abandono de las referencias psicoanalíticas abordando los trastornos mentales y la aparición de las ciencias cognitivas. Ahora bien la pedopsiquiatría parece resistir a esa evolución. ¿Quid de la paranoia en psiquiatría del niño? Cuestionarse el lugar de este concepto clínico en el desarrollo del niño a partir de un caso clínico contribuye a la comprensión de los primeros movimientos de la vida psíquica, a partir de las hipótesis de Klein y de las elucubraciones de Golse y Roussillon sobre el nacimiento del objeto.

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